QUELLE(S) ISSUE(S) FACE AU STRESS ?
Aux dernières nouvelles, nous étions confinés dans notre cabine hermétique à faire la tambouille, à parler et penser au plus pressé (ranger, arrimer, assurer …)
Nous y sommes encore. Les jours se succèdent et se ressemblent. La vague progresse et continue de déferler à grande vitesse, emportant tout sur son passage. Nous y assistons depuis l’intérieur, presque horrifiés, tant LE STRESS généré par la situation est INTENSE.
La quinzaine à venir sera probablement encore plus dévastatrice et difficile que la précédente, nous le savons…
Sur la durée, notre stress risque de se CHRONICISER. Nécessairement ?? Inévitablement ?? Et nous en connaissons les potentiels effets pathogènes sur l’organisme… !
Le stress se chronicise non pas tant parce qu’il dure, que parce qu’ON NE S’EN REPRESENTE PAS LA FIN. Le stress est toujours le résultat d’un sentiment, d’une représentation d’une IMPASSE.
Pour le dé-chroniciser, « Chronos » est important. Chronos, le Temps. Donc la représentation nécessaire d’un FUTUR qui dans le mental nous figure un autre Temps-pour-nous. La représentation d’un FUTUR de sortie.
Les travaux du biologiste Henri Laborit ont solidement établi le modèle de sortie dans une expérience intéressante – transposable à l’Homme -, que l’on peut voir dans le film Mon oncle d’Amérique, d’Alain Resnais (1980).
Un rat est placé dans une cage à double compartiments séparés par une cloison ouverte, et dont le sol est électrifié. Le rat reçoit des décharges électriques dans les pattes, plusieurs minutes par jour pendant sept jours. S’il peut les FUIR en passant d’un compartiment à l’autre, il sera en parfaite santé à la fin de la semaine.
A l’instar, s’il ne peut pas les fuir parce que la cloison qui sépare les compartiments est fermée mais qu’on introduit un autre rat dans sa cage, il se battra avec lui au moment des chocs : en dehors des griffures et morsures, chacun d’eux se trouvera là aussi en excellente santé à l’auscultation. Les changements hormonaux générés par le stress auront pu déboucher sur une autre action – celle de la LUTTE -, pourtant inefficace sur les chocs eux-mêmes.
En revanche, si le rat qui reçoit les chocs est seul et enfermé dans une cage sans issue de secours – ne pouvant donc ni fuir ni lutter -, son stress deviendra chronique et son état INHIBÉ pendant une longue période. Les répercussions sur sa santé, entre autres sur ses défenses immunitaires, seront conséquentes.
Il en va de même pour l’être humain, 3 réactions comportementales face au stress : « FIGHT, FLIGHT or FREEZE ». La LUTTE, la FUITE OU l’INHIBITION. Le stress est toujours là, mais il change de stratégie face à l’obstacle.
Dès que nous nous trouvons enfermés, coincés dans une situation sans issue et que nous ne pouvons réagir par la fuite ni la lutte, le système d’inhibition de l’action est sélectionné comme solution d’appoint pour notre survie. Et son activation prolongée pourrait alors être générateur d’angoisse et responsable de perturbations pathologiques potentielles, plus ou moins importantes.
J15, nous sommes toujours confinés dans notre cabine à faire la tambouille. Angoissés, déconcertés, médusés, tétanisés – devant les chiffres en temps réel et les statistiques qui en découlent -, jusque-là sans possibilité d’action… INHIBÉS !
A force donc, nous l’aurons compris, nous courons un risque, au moins immunitaire.
Quelle(s) autre(s) issue(s) nous reste-t-il ? « FIGHT » ? « FLIGHT » ? La LUTTE ? La FUITE ?
« FLIGHT », la FUITE est impossible dans l’immédiat, tant l’ennemi invisible est partout et nulle part à la fois. En effet, le plus important pour le moment consiste non pas à préparer – c’est encore bien trop tôt – mais juste À PENSER notre retour sur le pont du navire, dès que le vent faiblira et que la vague amorcera un début de retrait. Si la météo marine est alors suffisamment fiable et le permet…
L’important donc, c’est de SE REPRÉSENTER ce moment.
Mais si « no Flight », il nous faut concevoir du « FIGHT ». De la LUTTE, de l’ACTION.
En l’occurrence, réparons dans notre cabine tout ce qui est abîmé, refaisons les cordages, les épissures, remettons en ordre parfait de marche tout ce que nous n’avions pas eu le temps de soigner jusque-là… Préparons-nous à l’ACTION ! AGISSONS dès à présent…
Et tenons-nous progressivement fin prêts pour notre RETOUR À LA BARRE, bien qu’encore lointain…
Post scriptum : Souvenons-nous aussi de tous les moyens à notre disposition pour abaisser le niveau de stress ! (voir article précédent sur le Syndrome du Coronastressus ).
Et n’hésitez pas à me contacter en cas de besoin https://www.doctolib.fr/psychologue/antibes/amelie-boukhobza